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19/02/2018

Matériaux: Bouyer Leroux va effacer sa facture électrique

Le fabricant de produits de terre cuite investira 60 millions d'euros d'ici à 2025. Usines et anciennes carrières seront couvertes de panneaux solaires et l'énergie biomasse sera généralisée.

Vérification planéité produit usine Boyyer Leroux

La fabrication de briques, tuiles et autres produits en terre cuite est une activité gourmande en énergie. Bouyer Leroux, numéro un français du secteur, a décidé d'investir 60 millions d'euros, d'ici à 2025, pour réduire son empreinte carbone. Le groupe coopératif, basé près de Cholet, veut en premier lieu « effacer » l'énergie électrique consommée par les neuf usines de son pôle terre cuite, lesquelles consomment 57 gigawattheures par an. L'ambition du groupe est de compenser l'intégralité de ses besoins par la production photovoltaïque. 35 millions d'euros seront engagés dans l'installation de panneaux solaires sur les toitures de ses bâtiments et sur ses anciennes carrières d'argile.

Coques de tournesol
Parallèlement, l'industriel prévoit une enveloppe de 25 millions d'euros pour porter de 40 % à 90 % la part de la biomasse dans l'énergie thermique nécessaire à la fabrication de briques. Dans les années à venir, trois foyers biomasse supplémentaires, fonctionnant au bois de recyclage, viendront chauffer cinq séchoirs de briques tandis que seront généralisés les « biocombustibles » pour les fours de cuisson tels les sciures de bois, les coques de tournesol, les coproduits de céréales, etc.

Ce programme d'énergie renouvelable est déjà engagé. Bouyer Leroux dispose depuis quelques semaines à Mably (Loire) d'une unité de cogénération d'électricité et de chaleur, un investissement de 3 millions d'euros effectué en lien avec Dalkia. Le groupe valorise aussi du biogaz sur deux de ses sites dont son siège de La Séguinière, près de Cholet (Maine-et-Loire).

Menuiserie
L'investissement industriel n'est pas en reste. Porté par un haut niveau d'activité dans la construction, Bouyer Leroux programme cette année 12,5 millions d'euros sur différentes usines. Le pôle terre cuite va en absorber 6,5 millions d'euros dont 2 millions d'euros pour l'usine de Colomiers, en Haute-Garonne. Le reste de l'enveloppe ira aux autres entités du groupe, en particulier à la branche menuiserie. Sa filiale SPPF, qui fabrique notamment des portes de garage et des volets, sera étendue de 2.400 mètres carrés et dotée d'une nouvelle ligne.

L'industriel, qui emploie 900 salariés au total, vise 200 millions d'euros sur l'exercice en cours contre 185 millions en 2017. Après l'absorption de la branche terre cuite d'Imerys, en 2013, puis les bétons Robert Thébault en 2015, Bouyer Leroux guette d'autres possibilités de croissance externe en jetant son dévolu « sur des entreprises industrielles offrant une complémentarité de gamme et de couverture géographique », précise le PDG, Roland Besnard.

Source Les Echos par Emmanuel Guimard

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