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17/03/2018

La céramique, c'est d'abord tout un chantier

Onze élèves des écoles des Beaux-Arts du Mans, de Nancy et de Kiel, en Allemagne, exposent leurs sculptures au domaine de Kerguéhennec. Une belle opportunité qui cache des surprises.

Le domaine de Kerguéhennec, c'est un centre d'art contemporain dans un écran de verdure. Des pointures du genre y ont exposé leurs oeuvres : la norvégienne Anna-Eva Bergman, la fondation Maeght où l'on a pu admirer aussi bien du Pierre Soulages que du Giacometti...

Alors, forcément, quand des étudiants des Beaux-Arts vont y exposer leurs créations, c'est une chance. « On est excités », avoue Loïc Pasteur, qui, avec Noria Kaouadji et Zoé Raymond, est en train de creuser un trou de 4 mètres de diamètre. Dedans, y sera installée l'oeuvre des trois élèves du Talm du Mans, appelée « Objet non identifié », qui rappellera une météorite.

Pédagogie hors des murs
En tout, ils sont onze, venus de trois écoles différentes (le Talm du Mans, l'École nationale supérieure d'art de design de Nancy et la Muthesius Kunsthochschule à Kiel, en Allemange) à bénéficier de cette opportunité, coordonnée par l'artiste et professeur de céramique Clémence van Lunen.

« Ma philosophie, c'est de faire sortir un maximum les étudiants des salles de cours et d'organiser des expositions devant les parents. Il faut qu'ils se confrontent à la réalité d'un montage et des critiques d'un public », explique-t-elle. Et à les regarder trifouiller les palettes, s'interroger sur les niveaux et les socles, il est vrai que l'idéal imaginé se fracasse facilement sur des détails triviaux.

Pour cette exposition, bien nommée Facing the sky - puisqu'elle est en plein air - les jeunes ont travaillé pendant deux ans. Tout a commencé par un workshop qui s'est tenu à la briqueterie Montrieux, aux Rairies (entre Angers et Le Mans), en avril 2017. « Pendant une semaine, les étudiants ont dû conceptualiser et réaliser concrètement un projet avec pour consigne de n'utiliser que des briques pour confectionner leur sculpture », continue la professeure.

Ainsi, Joris Valenzuela, son étudiant, a conçu une oeuvre autour de l'idée d'exode rural : « C'est l'idée assez nouvelle mais réelle que des gens quittent les villes pour retourner à la campagne. Je me suis inspiré de l'immeuble HLM dans lequel je vivais à Montreuil, en région parisienne, pour mon travail. C'est une maquette de 2,50 m sur 2 m », raconte-il.

Du 4 mars au 27 mai, Facing the sky, au domaine de Kerguéhennec, à Bignan.

Source Ouest France

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